L’hérésie. Auteur : Cheikh Salih b. Fawzan

 

Titre du livre : L’hérésie. Auteur : Cheikh Salih b. Fawzan b. Abdellah Al-Fawzan. Editions : Assia

Nous avons pu lire dans ce fascicule que la prière dite de Tarawhir, c’est-à-dire la prière que les musulmans dits Sunnites effectuent collectivement à la mosquée durant le mois du Ramadan, fut innovée par Omar, fils de Khatab, bien que cette innovation contredise, comme nous l’avons aussi clairement vu, radicalement l’ordre de notre Prophète. Cet Ordre fut rapporté, notamment, par le très respectueux Boukhari, Mouslim, ainsi qu’Abou Daoud, Tabari, Hamed ibn Hanbal et bien d’autres.

Les paroles du Prophète ne souffrent sur le sujet, et comme cela est parfois le cas, ni de contradiction, ni de divergence.

Voyons, à présent ce que nous dit l’écrivain et « savant », le cheikh Salih b. Abdellah al-Fawzan, dans son livre intitulé « L’hérésie[1] ».

On pourra entre autres lire dans ce livre ce qui suit :

« Il en est de même des prières de at-Tarawaih. En effet, le Prophète (S) les a accomplies quelques nuits avec ses compagnons, mais s’est absenté au cours de certaines nuits, de crainte que ces prières ne deviennent obligatoires. Les compagnons continuèrent à les prier individuellement, du vivant et après la mort du Prophète (S), jusqu’à ce que le calife Omar réunisse les musulmans derrière un seul Imam, comme ils l’avaient pratiqué derrière le Prophète (S). » L’auteur ajoute, je cite : « Cela n’est donc pas non plus une hérésie[2]. »

Mais encore : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. Cela n’est donc pas non plus une hérésie[3]. »

Cela est, sans l’ombre d’un doute, mensonger, car, comme nous l’avons vu et revu, le Prophète n’a jamais prié avec ses compagnons ! Puisqu’il faut savoir qu’il n’existe aucun autre texte sur le sujet hormis ceux que je vous cite. A savoir :

TEXTE 1 : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici. » (Boukhari-Mouslim)

TEXTE 2 : « J’ai vu ce que vous avez fait. » « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre. » (Boukhari-Mouslim)

TEXTE 3 : « Je n’ignorais pas votre présence » (Boukhari-Mouslim)

TEXTE 4 : « J’ai vu ce que vous avez fait. » « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous. » (Boukhari-Mouslim)

D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule - je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique[4]. »

Mais aussi : Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique[5] . »

À la lecture de ces extraits de récits, ou de récits intégraux, on constate que le Prophète n’a, contrairement à ce qu’affirme Fawzan et bien d’autres, jamais accompli les Tarawhir : « Quelques nuits avec ses compagnons. » Alors, sur quel texte s’appuie-t-il pour affirmer ce qu’il a dit ? Sur absolument aucun, puisqu’il n’en existe aucun ! En effet, nous sommes face à un mensonge évident, et je défie quiconque d’apporter la preuve du contraire ! Alors, comment Fawzan peut-il affirmer que : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. Cela n’est donc pas non plus une hérésie », puisque, jamais le Prophète ne pria avec ses compagnons, et ce n’est pas parce que les compagnons prièrent avec le Prophète quelques nuits et à son insu, que l’on peut dire que : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. »

Ces propos affirment très clairement, que, non seulement, le Prophète pria plusieurs nuits avec certains de ses compagnons, mais aussi, que le Prophète n’a jamais désavoué cette pratique puisqu’il l’aurait lui-même pratiquée. Et que Omar n’a fait que reproduire ce que le Prophète avait jadis fait : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. » A l’évidence, ces propos sont mensongers, car comment Fawzan, « le savant », aurait-il pu ignorer ce que l’on a vu. De plus, je pense sincèrement que nous sommes face à une tentative de manipulation. En effet, comment Fawzan « le savant » pouvait-il ignorer les hadiths suivants : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. »

« Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique

« La meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique

Alors, pourquoi Fawzan n’a-t-il pas pris en compte ces hadiths ? Pourtant clairement mentionnés dans le sahih de Boukhari et celui de Mouslim, mais aussi dans le Mosnad d’Hamed ibn Hanbal et ailleurs ! Peut-on penser que Fawzan ne les avait pas vus !!! Peut-on penser qu’un « savant » ignore ce qui est écrit dans le sahih de Boukhari et celui de Mouslim ! On veut bien être crédule, mais à ce point ! Fawzan a tout simplement décidé, pour des raisons qui restent encore à éclaircir, de les occulter tout comme l’a fait son confrère, Albani. Il les a, non seulement occultés, mais bien plus, il a volontairement dénaturé la vérité, en disant que le Prophète avait prié avec ses compagnons, alors que tous les hadiths affirment que jamais le Prophète n’a prié avec ses compagnons ! Fawzan pouvait-il l’ignorer !

Alors bien sûr, si il s’agit d’aller chercher des textes qui n’ont absolument aucune autorité théologique, lesquels laisseraient à penser du contraire, cela est bien perfide ! La règle est, on ne le sait que trop bien, de se référer d’abord sur les deux sahihs, où est donc l’observance de cette règle théologique élémentaire ! De plus, pourquoi Fawzan, Albani et bien d’autres, ne citent jamais les hadiths que l’on a vus comme si ils n’existaient pas ! A contrario, il ne cesse de nous citer, seulement et uniquement, le hadith amputé ! Pourquoi ! En définitive, les Tarawhir sont, sans aucun doute, une hérésie, car cette pratique contredit, qu’on le veuille ou pas, non seulement l’ensemble des paroles du Prophète, mais également les événements relatifs à l’histoire des Tarawhir ci-dessus évoqués. À moins que l’on ne puisse s’accorder sur la définition du mot « hérésie » ? Selon le dictionnaire, l’hérésie consiste à établir « Une doctrine contraire à l'orthodoxie, au sein d'une religion établie », ce qui est, si je ne m’abuse, parfaitement le cas en la matière ! Il est tout de même inadmissible que l’on puisse affirmer que le Prophète pria avec ses compagnons, alors que tous les hadiths, sans exception, affirment le contraire !

قد عرفت الذي رأيت من صنيعكم، فصلوا أيها الناس في بيوتكم، فإن أفضل الصلاة صلاة المرء في بيته إلا المكتوبة

« L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique[6]»




[1] L’hérésie. Cheikh Salih b. Fawzan. Editions : Assia

[2] L’hérésie. Cheikh Salih b. Fawzan. Editions : Assia

[3] L’hérésie. Cheikh Salih b. Fawzan. Editions : Assia

[4] El Bokhâri, Titre X : «De l’appel à la prière » hadith n°2; (page 245)

[5] El Bokhâri, Editions Librairie; Titre LXXVIII: «De l’éducation» ; Chapitre LXXV : «De la colère et de la sévérité qui sont permises quand il s’agit des ordres de Dieu »; hadith n°5; (page 178)

[6] El Bokhâri, Titre LXXVIII: «De l’éducation» ; Chapitre LXXV : «De la colère et de la sévérité qui sont permises quand il s’agit des ordres de Dieu »; hadith n°5; (page 178)